ELLE S'APPELAIT SIMONNE de Sylvie GRIGNON

Pour une fois je vais vous parler d'un livre qui n'est pas un roman, ni même tout à fait un témoignage.

Elle s'appellait Simonne, c'est un récit d'une descente aux enfers de la maladie. Un récit plein d'émotion, d'amour filial, de volonté de restaurer l'image d'une mère qu'une terrible maladie tente de dépersonnaliser.

Tout est annoncé dans le titre, le passé pour évoquer Simonne (avec deux n elle y tenait) et en sous-titre au présent Elle s'appelle la DCL.

La Démence à Corps de Léwy, voilà l'assassin qui non content de tuer sa victime, la dépouille au préalable de tout ce qui en faisait un être humain. C'est cette chute vers le néant de la personnalité que raconte Sylvie Grignon avec pudeur et sensibilité. A travers les mots le lecteur sent tout l'amour qui a uni la mère et la fille et l'épreuve que la maladie représente pour l'auteure.

Une deuxième partie regroupe deux annexes, la première présente la DCL, maladie peu connue qui emprunte ses symptômes à Alzheimer et Parkinson.Le lecteur y trouvera des informations utiles sur les droits des malades.

La deuxième annexe présente des témoignages de personnes ayant eu à affronter la DCL en accompagnant un parent touché par la maladie.

Ayant moi même été confronté à la tragédie qu'est la perte d'une mère atteinte de la maladie de Parkinson, je n'ai pas pu retenir mes larmes en lisant ce beau texte. Un hommage à une femme qui s'est battue jusqu'au bout et qui restera intacte dans la mémoire de sa fille. Miracle de l'amour qui résiste à toutes les horreurs que la vie nous inflige. Mais Sylvie nous dit que la vie vaut quand même la peine d'être vécue, ne serais-ce que pour perpétuer la mémoire de ceux qui nous ont précédés. Leur immortalité est à ce prix.