DOLORES de NUNZIA BENEDETTI

Un choc ! Comment décrire autrement la lecture de DOLORES ? Ce long monologue qui nous ouvre des portes béantes sur l'enfer de la souffrance. L'utilisation de la langue française est magnifique, poétique nous renvoyant à de beaux textes d'auteurs consacrés. DOLORES est aussi un chant, dont on dit que les plus désespérés sont les plus beaux. Et du désespoir il-y-en-a dans ce livre. Le texte est cru, il défie les règles de la bienséance mais comment pourrait-il en être autrement ? Pas de rédemption pour la narratrice, il aurait fallu pour ça plus d'amour, sans compter sur la compréhension et l'empathie du corps médical.

DOLORES est un cri de femme et ne pourrait pas être autre chose, aucun homme ne peut se mesurer à la violence qu'une femme peut subir dans l'intimité de sa chair. Comme dans une tragédie grecque DOLORES a été engendrée pour tendre un miroir à la société humaine et l'image qu'elle nous renvoie n'est pas belle à voir.

Nunzia écrit beaucoup et progresse à chaque écrit, ici la langue se marie à merveille avec le propos, le texte paraît à la fois, comme toujours chez elle, viscéral et travaillé. Ce serait formidable de voir DOLORES interprété sur scène, mais il faudrait une actrice de grand talent. Je n'ose imaginer ce qu'une Maria Casarès aurait pu faire d'un tel texte. J'ai dit à propos de SEISMES que Nunzia Benedetti était un véritable écrivain qui construisait une œuvre, DOLORES me conforte dans cette analyse.
En attendant la suite, lisez DOLORES, si vous aimez la littérature qui a des tripes vous ne le regretterez pas.