Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Francisco Lozano lecteur
28 mars 2021

LES PENDULES d'Agatha Christie aux éditions du Masque

Les pendulesJe voudrais vous parler aujourd'hui d'un roman d'Agatha Christie beaucoup moins connu que ses grands classiques. Il s'agit d'un roman tardif de "la duchesse de la mort", puisqu'il est paru en 1963 alors que l'autrice avait 73 ans, elle publiera quand même encore 15 romans policiers avant sa disparition.

Pourquoi avoir choisi "Les pendules" ? Tout d'abord parce-que parmi les "Poirot" de cette période, je trouve celui-ci réussi, bien qu'inférieur aux livres que tout le monde connaît. Ensuite parcequ'il mêle un thriller d'espionnage et un crime énigmatique qui sera résolu par Hercule Poirot. Ce dernier est rarement associé à ce genre d'aventures, habituellement Agatha Christie fait appel à d'autres héros pour ses thrillers, comme le superintendant Battle qui est indirectement représenté dans le roman comme nous allons le voir. Poirot a déjà été confronté à une affaire relevant du roman d'espionnage dans "Le Chat et les pigeons" mais il y était confronté à une seule intrigue. Dans les pendules, le mystère lié à l'espionnage et celui lié aux crimes sont différents, le seul lien qui les relie est le lieu géographique dans lequel les meurtres vont avoir lieu. D'ailleurs au départ l'enquête est menée par l'inspecteur Hardcastle et un jeune homme Colin Lamb membre du contre-espionnage de sa gracieuse Majesté. Par une de ces coïncidences que les romanciers se permettent parfois, les deux hommes sont amis et leur coopération se mettra en place très facilement. Le roman est narré par Colin et une voix off, Hastings étant parti en Argentine depuis longtemps.

Mais Poirot dans tout ça ? C'est Colin, dont le père a connu le détective et apprécié ses capacités de déduction hors du commun, qui fait appel à lui lorsque l'enquête sur le meurtre d'un inconnu peine à progresser. Ce père est très probablement le superintendant Battle dont je parlais plus haut, Lamb étant un pseudonyme (agneau pour les non anglophones) bien pratique pour un chasseur d'espions.

Je ne suis pas un gran fan des thrillers de la grande Agatha, mais ici le haut du pavé est tenu par la résolution de l'énigme par un Poirot en semi-retraite. L'intrigue est tordue à souhait, un inconnu est trouvé assassiné au domicile d'une enseignante aveugle par une jeune et jolie dactylo Sheila Webb, laquelle avait été convoquée par un mystérieux coup de fil à l'agence qui l'emploie.

Hardcastle et Lamb se trouvent confrontés à un cadavre surgi de nulle part et dont l'identité paraît impossible à établir. Leur enquête auprès du voisinage ne fait qu'épaissir le mystère et ne leur permet qu'une maigre récolte d'indices. Le titre du roman découle du fait que dans la maison du crime les policiers vont trouver quatre pendules, arrêtées à la même heure, que l'occupante du logement ne connaît pas. Ce n'est pas là le moindre des mystères que le détective Belge est mis au défi d'éclairer par Colin Lamb, sans quitter son appartement, juste en faisant appel à ses "petites cellules grises". Colin Lamb, pour sa part, est sur les traces d'un mystérieux chef de réseau d'espionnage au bénéfice du bloc de l'est dont il ne connaît qu'une adresse très imprécise.

Comme vous vous en doutez, Poirot le fera brillamment à l'issue d'une de ces démonstrations dont le détective a le secret. Cerise sur le gâteau, Poirot qui s'ennuie se passionne pour les romans policiers et il vous offre un tour d'horizon des classiques du genre, en ajoutant la récurrente Ariadne Oliver, double fictionnel d'Agatha Christie ce qui lui permet un des exercices d'auto-dérision dont ses lecteurs assidus ont l'habitude.

En résumé un Christie très plaisant à lire qui surprend le lecteur tout au long du récit, avec un Hercule Poirot toujours au mieux de sa forme malgré la retraite qui le condamne à l'ennui.

Publicité
Publicité
Commentaires
Francisco Lozano lecteur
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 8 827
Publicité