LE CERVEAU DE KENNEDY de Henning MANKELL au Seuil

Un roman de Mankell sans Wallander, mais pas sans intérêt.

Comme vous le savez peut-être, Henning Mankell résidait au Mozambique ou il dirigeait une troupe de théâtre à Maputo. Il connaissait donc bien la misère qui ravage l'Afrique et le fléau qui la frappe plus qu'ailleurs dans le monde le SIDA.

Le Mozambique et le SIDA sont donc les toiles de fond de ce roman écrit avec colère et le désir de dénoncer une catastrophe sanitaire et humaine qui se déroule dans l'indifférence quasi générale des pays riches.

Mais avant tout ce livre est un thriller qui narre l'enquête qu'une archéologue suédoise, travaillant sur des fouilles en Grèce, Louise Cantor, va mener pour essayer de comprendre la mort de son fils Henrik. Cette quête de la vérité la conduira d'Australie, à la recherche de son ex-mari, puis à Barcelone et jusqu'au Mozambique où, comme le dit la quatrième de couverture, une vérité effroyable l'attend.

C'est un livre engagé, comme je les aime, mais aussi un récit passionnant qui tient en haleine le lecteur et cela aussi je l'apprécie. Louis fera des rencontres providentielles, comme on en trouve dans beaucoup de thrillers, qui vont la conduire pas à pas sur les traces de son fils. Au passage Mankell dénonce l'âpreté au gain des laboratoires pharmaceutiques et l'ambiguité de l'aide humanitaire que les pays riches accordent à l'Afrique.

Voici un roman plein de révolte et de péripéties qui ne peut laisser aucun lecteur indifférent. Qui plus est, il laisse des portes ouvertes à votre imagination et vous laisse répondre à certaines questions, comme le sens du titre, par vous même. Que vous soyez amateur de cet auteur ou pas, lisez le, vous ne l'oublierez pas.